Jamais avant tu n'avais ressenti ce sentiment, enfin si, mais pas aussi fort. Tout ton petit monde que tes parents avaient construit avec amour autour de toi s'écroulait. Éclair Foudroyant ton meilleur ami, confident et amour secret avait été selon la rumeur capturé par un bipède, tu étais seule, tu ne pouvais pas te confier à lui. Nuage Tourbillonnante? Non, c'était une... Connaissance. Ou pas? Tu ne savais plus, ne voulais pas savoir. Fermant les yeux tu revis les premiers instants de ta vie, Étoile de Feu te regardant affectueusement sortir de ton œuf, elle t'avait aidé à faire tes premiers pas dans ce monde si vaste. Flamme Rougeoyante anciennement du nom t'avait aidé, lui aussi. Toujours, toujours ils avaient été là. Toujours tu avais eu un père et une mère sur qui tu pouvais compter. Toujours jusqu'à ce jour. Tu savais que ça allait arriver, que Flamme Rougeoyante deviendrait Étoile des Flammes, mais pas si vite, pas trop tôt. Tu étais heureuse que ton père soit chef, mais détruite que ta mère, Étoile de Feu n'était plus.

Je n'ai jamais été assez présente pour toi, je ne t'ai jamais témoigné tout l'amour que je te portais. Je regrette, je t'aime, reviens, je t'en prie !

Tu cherchais du regard ton père, le vit, mais il sortit du camp. Non, il n'avait pas le temps pour toi, lui aussi était triste, et il devait désormais porter sur lui toute la responsabilité qu'imposait être chef d'un clan. C'était fini, fini les longues nuits où vous discutiez tous les trois ensemble en riant, ou quand ils essayaient de te redonner le sourire.

Papa, je ne t'oublie pas, mais sans maman, ça ne sera jamais pareil, tu comprends?

Déambulant dans la forêt, tu te dirigeais sans vraiment le savoir vers la Tour de Combat, lieu qui autrefois t'apeurait, désormais il était une source de nostalgie quand tu repensais à ta rencontre avec Symphonie des Cœurs. Peut-être pourrait-elle t'aider, elle? Qui sait? Tu arrivas, enfin, mais non, rien, tu le savais, tu entendis les trois oiseaux hurler dans le ciel. Crachant un puissant jet de flammes, tu les mis au défi.

-  Allez y, venez, et je vous jure que vous le regretterez ! Crias-tu en t'empêchant de pleurer.

Mais un autre bruit retint ton attention, tu te retournas.

- Symphonie des Cœurs? Non, ce n'était pas elle. [color=#0099ff]Qui êtes-vous? Si vous êtes un ennemi je vous chasserez comme je chasserai ces oiseaux.

L'inconnu ne tarda pas à se montrer, il était plutôt grand et imposant, avait l'air plus fort que toi, et donc avait plus d'expériences. Mais que cela importait? Tu devais protéger ton territoire, mais tu n'avais pas le cœur à ça, le rapasdepic fonça sur toi. Voulant l'énerver, tu te protégeas derrière un abri. Fou, l'oiseau repartit, mais n'en eu pas vraiment le temps, lançant quelques jets de flammes, tu le fis fuir définitivement. Mais bref, tes pensées revinrent à l'inconnu, tu aurais tellement voulu que ce soit Symphonie des Cœurs, elle aurait peut-être pu t'aider...? Mais ce n'était qu'une vague connaissance, malgré tout, ton attachement à elle te poussais à dire qu'elle était plus. Le Zoroark, Peur Déployé te fixait de ses yeux bleus qui te donnaient des frissons. Que faire? Le chasser, ou... Ne rien faire, tu ne savais pas. Il t'avait mis en garde, juste avant, il était plus fort que toi, tu le savais, pourtant, malgré ça, si tu t'en suivais au Code du Guerrier, tu aurais dû le faire partir, au lieu de réfléchir.

Finalement, après un long instant de silence qui s'était installé entre vous deux, tu te décidas à dévoiler ton identité. Est-ce si important d'ailleurs? Les dresseurs, des fois, souvent, appelaient bien leur pokémon par le nom de leur race. Mais tu n'étais pas un de ces apprivoisés, pourtant tu ne pouvais t'empêcher de penser à eux à cause d'Éclair Foudroyant. Était-il heureux? T'avait-il déjà remplacé? Est-ce qu'il avait gardé son prénom, ou on l'appelait Luxray...? Tant de questions qui s'éloignaient de ta première pensée: Dire qui tu étais.

- Je m'appelle Foudre Enflammée. Et si je vous ai menacé, c'est parce que vous êtes sur les terres du Clan de l'Été, et vous n'êtes pas un membre de ce Clan. Je défends le territoire des miens mais... Tu quittas ta position d'attaque en soupirant légèrement. Je n'ai pas le cœur à ça, je ne veux pas faire de mal aux autres, je veux juste m'en faire, à moi.

Tu étais consciente quand disant ça, tu avouais ta faiblesse, si Peur Déployé connaissait ta mère, il saurait aussi que le Clan de l'Été a été affaibli. La perte d'un meneur est toujours une chose difficile, les membres d'un même Clan ont du mal à se relever après une telle perte. Tu t'inquiétais pour eux, mais aussi pour ta famille. Certes, souvent tu pensais à Ciel Mystique, mais il ne fallait pas que tu oublies ton petit frère Nuage d'Étincelle, qui, lui, devait être le plus touchée par la mort de sa mère et mentor.

Mais je n'ai rien fait de mal, je le sais, mais... J'aurai pu changer quelque chose, non?  On peut changer l'instant présent, mais pas le passé. On le dit, toujours. Hélas, il y a des exceptions, l'inévitable doit se produire car justement, il est inévitable.

Tu ne t'attendais pas du tout à cette réponse, ce Zoroark était pire niveau caractère qu'Éclair Foudroyant. Non, Éclair Foudroyant tu l'aimais, mais tu ne savais même plus où il était. Ne comprenait-il pas la notion de deuil? Non, de toute manière, que pouvait-il en savoir? Iil ne savait rien de toi, c'était un parfait inconnu, vous deux vous étiez des inconnus pour l'un comme pour l'autre. Ce ton insolent et cette manière de répondre t'agaçait au plus haut point, il se moquait même de toi, n'en pouvant plus, tu éclatas, dans le sens figuré du terme...

- Écoutes, je ne suis pas du genre à chialer pour rien! Elle est morte, ma mère est morte, notre chef est morte, mais MA MERE est morte! Je n'ai rien pu faire! Ce n'est peut-être pas de ma faute, mais je m'en veux. Ne connais-tu donc pas la notion du mot famille? Ce que c'est quand on perd un être cher? Je m'en fous de savoir ce que tu penses, enfin non, mais fais ce que tu veux... Tabasses des pokémons si ça te fait plaisir, mais pas de de mon clan.

Tu tournas sur toi-même, un tour, un simple tour pour décompresser. Tu avais envie de planter tes griffes sur quelque chose, de sentir quelque chose de chaud couler et souiller ton pelage. Avec un regard avide, tu posas tes yeux sur le Zoroark mais te résigna. Non, pourquoi être si folle. Quoi qu'il aurait pu se passer, elle serait morte. Quoi que tu aurais pu faire, mais non. Tu ne pouvais rien faire. Elle était morte, pour toujours, à jamais elle reposait avec les membres du Clan des Étoiles, et toi tu étais là, à te lamenter, à te demander ce à quoi elle pensait en te regardant te faire tant de mal.


Il y avait... Un arbre, sur lequel tu t'en souviens, lors de l'attaque des trois rapaces, tu avais été bousculée. A ce moment faible comme tout, handicapée à cause de ta patte, tu ne pouvais rien faire. Se venger d'un arbre paraissait absurde, mais peu importe, rien avait de sens dans la situation actuelle, tu ne savais même pas quoi faire, tu ne savais même pas ce que tu faisais et quelles étaient tes véritables pensées.

Morte. Elle était morte. Et toi tu étais là. Vivante. Une rage. Une haine qu'on ne pouvait décrire t'animait, une haine envers toi, ou plus? Tu ne savais pas, tu ne voulais pas savoir, tu voulais pleurer, détruire tout ce qui s'offrait à toi.

L'arbre, au fur et à mesure de tes pas se rapprocha, et alors tes griffes sortirent, tu te cabras, et tes griffes aiguisées se plantèrent avec violence dans l'écorce qui s'ouvrit, mais tu n'en avais pas fini, tu continuais, redescendait lentement vers le bas de l'arbre alors que tes larmes coulaient le long de tes joues. Tu étais une bête, une furie, tu ne savais pas pourquoi. Sa mort te paraissait irréelle, elle ne pouvait pas être plus là, et pourtant. Tu regardas tes griffes un peu abîmée et collantes à caus ede la sève. Tu regardas le ciel, puis Peur Déployé qui était immobile, tu t'attendais à une autre réplique cinglante de sa part.

- Je veux juste... Je ne sais pas ce que je veux. J'ai... Il fallait bien que tout se finisse. Et pourquoi je te parle?! Je ne te connais même pas!

Tu chancelas légèrement, prises de vertige, tu ne savais pas vraiment où tu te trouvais à cet instant précis, tous, ils étaient tous partis, pas tous, que deux, mais c'était déjà beaucoup. Ils n'étaient plus là pour te soutenir. Ton regard se perdit dans les profonds yeux bleus glacés du Zoroark, c'était comme un défi personnel, tu ne faillais pas à cette âme impénétrable. Mais à quoi t'attendais-tu? Que pensais-tu de Zoroark? Que pouvait-il vraiment faire, pourquoi il le ferait? A part te balancer toutes sortes de mots possibles et imaginables.

Une folle. Oui, tu étais folle. Pourquoi être en colère ainsi, contre rien, contre un élément naturel de la vie. Mais tu voulais crier, tu voulais planter tes griffes, tu voulais évacuer cette tristesse devenue une rage que tu n'arrivais pas à qualifier d'un mot juste. Ah, un long soupir en pensant à ça, enchaîné par la phrase de Peur Déployé qui semblait compatir, ou non? à ton désarroi, ta confusion. Oui, tu étais confuse, tu ne savais pas que faire, ni quoi dire. Oui, il fallait que tu te calmes, et il avait raison. Raison, oui. Tes griffes te faisaient mal, tu t'en fichais, tu avais évacué le peu de haine qui était en toi, pourquoi était-elle là? Tu ne savais pas. Ton état était instable, à tout moment tu pouvais déjanter, pourquoi? Tu ne savais pas. Ca faisait bisarre de penser qu'elle ne serait plus jamais là, près de toi, à tes côtés. C'était une sensation étrange que tu n'arrivais pas à exprimer correctement.

Pourtant, il fallait que tu te rendes à l'évidence, regardes les choses en face. Lui il était réelle, mais maintenant, elle, elle n'était plus. Les trois oiseaux volaient hauts dans le ciel, tu aurais voulu les étriper, pas pour évacuer ta rage, non, juste parce que tu voulais t'amuser un instant avec eux. Les yeux fixés sur le ciel, tu les regardais avidement.

Même si tu n'avais plus grand chose à dire, tu voulais continuer de crier, mais tu ne le fis pas, fermant les yeux, tu reportas ton attention sur Peur Déployé. Que pouvais-tu dire? Ou faire même? Lui dire merci? Non... Oui. Pour quoi? Inspires, expires, regardes ce qui t'attends pour plus tard. C'était... Nécessaire non? Tu ne pouvais pas rester ainsi toute ta vie, entourée des deux personnes qui te chérissaient le plus au monde, et que tu aimais tout autant. Cette fois-ci, tu ne pleuras pas, tu te mis dans ta position habituelle et typique de tous les feunards, la tête légèrement inclinée, les queues sur le côté, bien en évidence et les yeux fixant avec curiosité le pokémon en face de toi. Une seule question te parvint à l'esprit, à ce moment précis, une, mais qui te tenais à cœur.

- Pourquoi rester? Je suis folle, et dangereuse. Je ne le suis pas, d'habitude, mais je ne veux plus être avant.

Avant, oui, tu t'en souviens, petite feunard sage qui essayait de rester calme et de toujours analyser la situation actuelle. Tu ne voulais pas t'exciter pour un rien, non, tu voulais juste être calme et posé, ne pas demander trop, ni avoir moins. Mais ce n'était pas vraiment toi, avant ce n'était pas toi, maintenant tu te sentais mal à l'aise, mais c'est ce qui te plaisait. Ne pas souffrir dans sa vie était un peu lassant, connaître des hauts et des bas étaient palpitants, savoir comment on allait sortir de son problème était tellement mieux que... Qu'analyser les choses, et rester calme. Tu voulais être plu, tu voulais être un autre toi qui ne serait pas ton toi d'avant, tu voulais être la nouvelle Foudre Enflammée, une version améliorée, si on puisse le dire.

Ton regard n'avait pas vaciller de celui de Peur Déployé, au contraire, il s'était renforcé. Lui, il pourrait t'aider, tu ne savais pas pourquoi. Mais avais-tu vraiment besoin d'aide? Oui. Mais de lui, est-ce que tu avais besoin d'aide de lui...? Tu ne savais pas. Oui ou non, tu n'aurais su le dire.

Ton esprit était en ébullition, tes griffes labouraient sans cesse le sol, tu étais nerveuse à l'idée de ce que pourrait dire Peur Déployé et tu n'aurais pas su dire pourquoi. Peut-être parce qu'il était d'une part fascinant avec sa façon de parler et de dire la situation, il avait quand même essayé de te calmer, mais à sa manière. Légèrement tes babines s'étirèrent pour esquisser un timide sourire lorsqu'il t'affirma que tu étais folle, une certaine fierté bien que mineur s'empara de toi. Tu changeais, et quelqu'un le reconnaissait, même s'il ne le savait pas vraiment. Il avait raison en tout point, ton changement de personnalité bien que brusque devait forcément être nécessaire, non, tu ne voulais pas être faible, pas comme ses piafs qui ne cessaient de faire des allés-retours au-dessus de toi, ça t'exaspérais. Tu en avais marre. Et Peur Déployé aussi.

-Bon, et sinon, t'as crise de nerf est passé ? Je peux aller tabasser ces fichues piafs qui me narguent, là-haut ?
- Non, elle ne fait que commencer sur ces trois oiseaux!

En position d'attaque, tu regardais d'un regard rouge comme le sang les trois pokémons oiseaux qui fendirent l'air pour se diriger vers toi et lui. Automatiquement, tu plantais tes griffes dans le sol, comme pour te préparer à une tornade ou quelque chose dans le genre, mais contrairement à tout à l'heure, tu attendais que le rapasdepic fonce sur toi, mais cette fois-ci, aucune attaque abris ne serait lancé. L'oiseau arriva vers toi, tu sentais son long bec collé à ton museau, vite tu préparas un feu chaud et bouillonnant qui se lâcha sur lui en plusieurs jets de flammes, l'emprisonnant, puis se frappant sur ton adversaire. Tu n'utilisais que très peu souvent déflagration, mais quand c'était le cas, ça faisait mal. Et le rapasdepic devait le reconnaître, bien que dans un piteux état il ne semblait pas vouloir abandonner, en effet, malgré ses ailes noircis par les flammes, il réussit à lancer tornade qui bien entendu ne t'atteignit pas, utilisant abris pile à ce moment là, mais tu n'avais pas prévu qu'un roucarnage vienne te lancer aile d'acier juste après, cette attaque que tu reçus de plein fouet te fit mal.

Tes yeux se rougirent encore plus quand un feu chaud t'enveloppas, tout ton corps était caché de l'extérieur par des flammes, tu pris ton élan et courus vers le roucarnage qui chargea lui aussi, ta détermination à vaincre n'avait jamais était aussi grande quand cet instant, tu voulais vaincre, oui, pour le meilleur ou pour le pire, tu t'en foutais. L'autre rapasdepic cherchait le deuxième roucarnage désperément, il affrontait Peur Déployé. Bientôt, l'autre roucarnage, ton adversaire, celui qui chargeait, allait recevoir ton feu en pleine figure, et tu savourais avidement l'instant où ça se passera.

Tu le frappas de plein fouet, même toi tu du l'avouer, ta tête te fit mal lors du choc contre le Roucarnage. Celui-ci vola en arrière et se cogna contre un arbre, toi, tout simplement tu atterris au sol avec le plus de grâce possible, pour éviter de faire celle qui n'avait pas assez d'équilibre pour tenir debout après une attaque. Quelques flammes tournaient encore autour de toi, tes yeux s'illuminèrent et en même temps les flammes disparurent. L'oiseau se releva, criant au défi, souriant avec méchanceté, tu chargeas le piaf avec violence mais celui-ci s'envola, pris de peur, tu le savais qu'il allait faire ça. Avant que tu n'ailles te cogner à l'arbre, tu te stoppas, et regarda cet arbre qui possédait les traces de tes griffes.

- Ce n'est qu'un renouveau.

La fierté t'envahis et non sans te vanter tu aurais volontiers crié au monde entier la raclée que tu venais de mettre à cet oiseau de malheur. Le rapasdepic finit à rejoindre son ami, criant avec colère, mais la faiblesse se sentait au son de sa voix. Tu regardais désormais le Zoroark, Peur Déployé, se battre avec le deuxième Roucarnage. Pourquoi ne se transformait-il pas? Mystère. Gentiment et attendis que Peur Déployé en eut fini avec le pokémon oiseau, et ça n'eut su tarder. Les pas légers, tu te dirigeas vers le Zoroark qui suait un peu, ses cheveux étaient bataille, tu retins une remarque.

- La première fois que je les ai rencontré je ne pouvais pas me défendre. Je dois une fière chandelle à Symphonie des Cœurs!

Pourquoi dire ça? Il s'en fichait, s'en était sûre! Tu regardas la direction de ton Camp, en soupirant intérieurement. Tu ne pouvais pas continuer à laisser entrer des membres du Clan de l'Automne sur ton territoire sans rien faire, mais bon, sois tu étais en mauvaise posture ou sois... C'était comme aujourd'hui, mais ce n'était une raison valable.

- Une patrouille ne va pas tarder à passer ici, si tu ne veux pas te faire prendre, je te conseille de vite partir d'ici. Et... Pourquoi? Nous sommes ennemis, pour être resté?