Toute petite déjà, tu avais entendu parler des Vestiges du Rêve, réputé pour être un endroit mystérieux et dangereux, toujours, tu avais eu peur d'y aller, encore plus que de tremper tes pattes dans l'eau, mais désormais, tu aimais l'eau, enfin, pas tant que ça, mais tu ne la détestais plus comme avant. Mais pour en revenir aux Vestiges du Rêve; tu étais en ce moment-là, dans ce lieu si craint de ta vie passée, mais... Pourquoi en avais-tu peur? Il était fascinant, magnifique et beau. Si beau... Tu aimais être ici finalement, il faisait bon et cette ambiance donnait un air mystérieux que tu aimais.

Quelle peureuse tu étais avant, te dis-tu, après tout, avoir peur d'un endroit aussi magnifique qu'inconnu. Dès que quelque chose paraît louche, les gens mettent l'étiquette "dangereuse" dessus et racontent des histoires pour qu'on se méfie. Mais qui sait, celui avait qui crée cette rumeur voulait y cacher quelque chose?

Ce n'était pas ton but premier de regarder en détail cet endroit, non, pas du tout, ton premier but était d'oublier tes peurs, de ne plus avoir peur, moins qu'avant, t'entraîner à être impassible, à maîtriser cette nouvelle folie qui pouvait naître à tout instant en toi et tu ne savais pas pourquoi, mais cela te plaisais. Qu'est-ce qui te plaisais ? D'être imprévisible, de pouvoir devenir quelqu'un d'autre à tout instant et n'importe quand, on ne pouvait plus prévoir ta réaction désormais. Imprévisible, tu l'étais, et tu t'en sentais fière.

Plus tu avançais, plus une sensation étrange t'envahit, quelqu'un te suivait. Ce n'était peut-être pas qu'une simple rumeur alors? On avait vraiment la sensation que quelqu'un, vous suivez. Tu t'arrêtas, tournas légèrement la tête et crut voir l'ombre d'un pokémon bipède.

- Qui êtes-vous pour m'espionner ainsi?

Cette personne, peu importe qui cela pouvait être, tu ne l'aimais pas. Pourquoi? Parce qu'au lieu de se montrer tout bonnement en face de toi, elle préférait se cacher, t'épier. Tu haïssais ça. Pourquoi se cacher de toi? Certes, tu pouvais étriper quelqu'un désormais quand l'envie t'en prenait, mais là si ça devait être le cas, tu aurais une bonne raison de le faire.

Le silence devint lourd, pesant, ta patience commença à être mise à dure épreuve. Toujours en position d'attaque, tes muscles commencèrent à devenir douloureux à force d'être toujours positionné ainsi, mais tu ne faillis pas, ne te remis pas dans une position "normale". Toisant de ton regard rouge la Goupelin, tu te surpris à commencer à gronder. Le son de ton grognement se répandit dans toute la caverne, se répercutant dans cet endroit clos, il se mit à te le renvoyer.

Tes oreilles qui avaient été distraite pour écouter cet échos, elles se redressèrent tout de suite vers ton adversaire qui répondit sur un ton narquois, et qui se crut supérieur. Tu retins un hoquet de dégoût. Pfff... Franchement, en quoi était-elle supérieure, mmh ? Peut-être à cause l'expérience dût à son âge, non, peut-être était-elle même plus petite que toi ! Pourtant ça ne devait sûrement ne pas être le cas, enfin... Qui sait ?

Tes griffes crissèrent sur le sol de la caverne alors que la Goupelin s'expliquait. Elle était ici pour chasser, et tu l'importunais, c'était son territoire, pas le tien, selon elle c'était plutôt à toi de t'expliquer, t'excuser puis partir. Et puis quoi encore ? Tu n'étais pas un gentil petit pokémon junior qui allait docilement écouter cette... Cette peste !

Avec élégance tu te redressas et te campa dans ta position favorite, un grand sourire critique sur tes babines.

- Ce territoire est libre, c'est une terre neutre, et je ne décèle nullement et à aucun endroit ton odeur... Et je m'appelle Foudre Enflammée. Clan de l'Été.

Clan de l'Été... Avant ce nom coulait doucement dans tes oreilles et tu le savourais en pensant avec fierté que son chef était nul autre que ta mère, la belle et digne Étoile de Feu. Ta mère... Morte il y a encore peu de temps, désormais elle avait rejoint les cieux. Ton père était chef, tu étais heureuse pour lui, mais à chaque fois que tu prononçais son nouveau nom, Étoile des Flammes, un profond sentiment de tristesse t'envahissait et ton cœur était de nouveau rouvert, toutes ses plaies à vifs.

Tu chancelas bien malgré toi à la pensé de ces tristes souvenirs. Tout, tu priais, tout sauf que cette Goupy te prenne en pitié.

Ton état était instable, tu regorgeais d'une forte envie de te jeter sur la Goupelin et de l'égorger vif juste pour oublier tes pensées, pensées qui ranimaient en toi ce sentiment d'impuissance, tes plaies se rouvraient, mises à vifs tu n'étais plus rien qu'une pauvre Feunard faible et que l'on pouvait abattre sans trop d'effort.

Tu essayais de te calmer, de respirer correctement, de reprendre une position détendue mais n'y arrivait pas. Ta respiration s'accellèrait involontairement, tes yeux s'illuminèrent d'un rouge sang éclatant. La colère qu était en toi s'accumula de plus en plus au fur et à mesure que tu écoutais la Goupelin parler sur un ton détaché et neutre.

Dans un geste d'impuissance face à ton comportement sauvage tu vins te fracasser contre un rocher et te laissa tomber. Calme... Respire. Mais comment après qu'elle ait évoqué son nom ? Éclair Foudroyant. Elle le connaissait. Il n'était plus, il était parti, sûrement en train de se faire torturer. Éclair Foudroyant... Reviendrait-il un jour dans ta vie, pourrez-vous enfin dire vos véritables sentiments l'un envers l'autre ? En attendant qu'il réussisse à échapper aux bipèdes, toi tu souffrais de son départ. N'arrivant pas à te maîtriser et à trouver le soutien de ton père, tu sombrais dans la folie, tout ce qui t'entourait t'inspirant le dégoût, ta seule raison de vivre était cette soif de guerre qui bouillonnait en toi.

- Je connais Éclair Foudroyant. C'est mon meilleur ami, et plus désormais. J'aurai pu enfin savoir si mais sentiments étaient partagés, mais un bipède me l'a arraché ! Il doit souffrir à l'heure qu'il est. Tous les bipèdes ne sont que des monstres répugnants qui se servent de nous uniquement à leur profit. Ils nous font combattre de force pour leur bon plaisir. Ils me l'ont enlevé ! Rageais-tu. Je n'ai plus personne à qui m'accrocher depuis sa disparition. Je sombre...

Tu posas ta tête contre le mur, ferma tes yeux.

- Je suis un monstre...

Pourquoi arracher sitôt un si jeun enfant, à son monde plein de douceurs, pour le remplacer par un monde cruel, égoïste, minable et avide de pouvoirs ? Ou bien tout simplement un monde où la dure réalité règne et ne veut guère t'épargner. Tu étais désolée en repensant à ceci. Nuage d'Étincelle s'en remettrait, mais toi ? Tu ne savais pas, tu avais beau te demander si tu redeviendrais comme avant, cette pensée t'était inimaginable.

- Ah oui ? Tu les as fréquentés ? NON ! N'affirme pas cela ! Tu es ignorante de tout, TOUT ! Les "bipèdes" comme tu le dit,ont des sentiments. Mais bien sûr, tu ignore TOUT ! Peut-être que la dresseuse est plus gentille que tu ne l'est. Regarde-toi, au nom d'Arceus ! Reprends-toi, et trace un trait dessus. J'avais une envie de te brûler vive, après tes paroles.
- C'est ton opinion. J'ai formulé la mienne par rapport à ce que l'on m'a dit, et ce que j'ai vu. Peut-être n'est-ce pas un cas global, mais je pense qu'ils sont tous détestables.

Tes yeux se voilèrent d'une tristesse que tu n'aurais su décrire. Oui tu ne connaissais pas tant que ça les bipèdes, mais tu t'estimais en connaître asse sur eux pour savoir qu'ils étaient des monstres. Il suffisait que tu repenses aux horreurs qu'ils avaient commis sur Symphonie des Cœurs. Rien que cette pensée te donnait envie de vomir.

Tu te redressais, de manière à faire face au Goupelin.

- Lancer des menaces ainsi envers quelqu'un dont tu ne connais même pas la force ne pourrait que causer ta perte.

Ton regard était sombre et dénudé d'expression. D'un pas traînant tu te dirigeas vers la sortie des vestiges. Tu n'avais plus rien à faire ici, que tu laisses cette Goupelin marmonnait sur ce que sont les bipèdes toute seule, d'autres problèmes plus importants d'attendaient.

Malgré que ton envie de partir était immense, tu souhaitais de ton cœur que la Goupelin te parle encore, juste un peu, c'est tout, un petit petit peu. Parce que tu voulais parler avec quelqu'un d'autre que ton subconscient.