La lune régnait, ainsi qu'un silence pesant parmi le ciel noir et dégagé. Une silhouette filait entre les arbres, sans raison aucune. L'ombre se déplaçait vers de hautes montagnes encore enneigées, en courant sans s'arrêter. Lorsque les rayons de lumière passaient sur elle, on observait de grosses griffes et un regard perçant. Les longues cornes lui donnaient un air dangereux, et les poils hérissés sur son dos faisaient penser à des ailes dressées, comme prêtes à battre, pour faire agripper les serres de l'assassin sur vous. Le souffle haletant, haché, se relâchant en faisant apparaître une surface humide, on voyait le personnage qui sans nul doute était un absol évolué, qui faisait de longs sauts, s'élançant peu à peu face aux roches. Les muscles sortis et le sang certainement propulsé sans pause dans les veines de la bête, elle s'accrochait avec ses griffes aux pierres, en faisait tomber d'autres plus petites, un sourire aux lèvres.

Le chemin, au début facile, se remplissait ensuite d'obstacles, comme de chemins étroits mais encore, de rochers petits où l'on pouvait risquer de tomber. La rage dans les mots inaudibles, la flamme dansante dans le regard, l'absol avait peut-être eu signe d'un désastre, ou bien même avait subi un événement troublant. Et peu importe ce qui s'était passé, elle montait vite et pourtant bien, échappait aux malheurs. Les pauses semblaient lui être inconnues. C'est rapidement qu'elle arriva au sommet, la respiration difficile, frissonnant légèrement. Si on avance dans ses pensées, c'est son avenir qu'elle avait suivi. Dans son enfance, elle s'était rappelé d'un ancien qui lui avait donné un défi. Autrefois, elle n'avait pu le faire, mais pour tenir sa promesse et le faire sous ses yeux, elle était venue, ici, les souvenirs en tête. « Je n'ai jamais connu personne qui ait réussi à gravir les montagnes sans l'aide de personne, sans faire de pause. Bientôt, et tu le sais, je ne serais plus là. Alors, toi qui m'a longtemps écoutée, fais-le. Redescends et va chercher la fleur mythique que l'on pourrait trouver au sommet en mon honneur. » On peut croire son geste stupide ou totalement inconscient, mais là se trouvait la fleur, sur un petit rocher, au-dessous. Si elle a réussit à la prendre, c'est à redescendre qu'il est plus compliqué d'y arriver.

Elle bondit au début, mais par la suite, se calme. Lilith, c'est son nom, à raté une pierre qui s'est écroulée avant même que son poids n'atteigne la plateforme. Elle déboule, mais ne meurt pas. Blessée, elle perd du sang, tâche sa fourrure immaculée, essaie d'avancer douloureusement. La perte trop importante, elle s'effondre, lâche la fleur, gémit avec puissance, les yeux fermés, inconsciente. Ce n'est pas là qu'elle meurt, car, c'est une horreur, je l'admets, mais mauvais guerriers passent par là et la finissent en partant comme si de rien n'était.