Un soleil brulant trônait dans le ciel azur. Une brise fraiche venait alléger cette température presque insupportable. Aucun nuage n’osait se montrer, lors de cette splendide journée. Sous l’ombre des arbres de la forêt, on s’y sentait encore mieux. Saya broutait l’herbe fraichement poussé, quelque part où la végétation était dense, à l’abri des regards. On lui avait toujours appris une règle fondamentale, dans son cas : ne jamais trop se montrer, rester à l’écart, dans l’ombre. Saya avait toujours respecté cette règle.

« Pardon ? Tu ne vas pas me dire que tu resteras cachée toute le long de ta misérable vie ? »

L’intéressé soupira. Touenn, sa double-conscience, avait la mauvaise habitude de lui tenir tête assez souvent. Elle avait plus que l’habitude. D’ailleurs, elle ignora la provocation et changea de zone. En chemin, des cris se firent entendre. Xerneas leva la tête. Elle savait pertinemment qu’il ne s’agissait pas de cris de détresse, mais d’une chose que tous les pokémons sauvage devaient éviter. Un monstre cruel, qui emprisonne chacune des petites créatures habitant cette forêt. Ce qu’elle entendait n’était autre qu’un aboiement de bipède.

« Steuplait, tu vas pas commencer à avoir peu de ces trucs. Va voir ce qui se passe. »

« Mais… mais c’est trop dangereux. S’il me capturait ?! »

« Je sais que tu en meurs d’envie. »

Touenn n’avait pas tort. Curieuse de nature, Saya avait la –mauvaise- habitude de fourrer son museau un peu partout, dès qu’une occasion s’offrait. Il s’agissait tout de même de bipèdes. Mais il fallait qu’elle se comporte en adulte, pour une fois. Elle les observerait d’un surplomb qui l’empêcherait d’être vu. Sous les acclamations imaginaires de sa double-conscience, elle s’avança en direction des cris de bipèdes. Après à peine une minute de marche, elle les vit.

Ils étaient deux. Grand, face à face. Ils allaient… se battre ? Saya frissonna. Son cœur se serra. Minarr, son ancien « protecteur » lui avait appris tellement de choses sur eux. Notamment qu’ils capturaient les Pokémons en les enfermant dans des pièges ronds mystérieux. Une fois dedans, les victimes ne sortaient uniquement lors d’un combat de bipèdes, ou pour une autre occasion spéciale. Saya se demandait ce que ça faisait d’être enfermé ainsi.

« Ne me dit pas que tu veux te jeter dans leur saloperie de piège rond ? »

« Je n’ai jamais dit ça. Et je n’ai jamais rien dit, d’ailleurs. »

Elle repoussa Touenn en s’ébrouant doucement. A l’abri des regards de ses adversaires, elle pouvait pleinement contempler le spectacle. C’est alors qu’un bipède sortit un piège, et un jet de lumière en jaillit. Une silhouette de Roucoups apparut. Il ne semblait ni perdu, ni en danger. Saya était soucieuse de la manière dont les bipèdes traitaient leur pokémons capturés. Ceux-ci ne manifestaient aucuns cris d’alertes, aucun signal. Ils ne voulaient même pas s’enfuir. Etaient-ils sous l’emprise d’un pouvoir ? Xerneas frissonna à cette pensée.

« Je sens qu’il va y avoir du figth. J’adooore voir les autres faire le sale boulot à ma place. Enfin, à notre place. »

« Boucle-la. Tu ne voudrais pas être à leur place, n’est-ce pas ? Ce serait dommage que je m’y engage accidentellement. »

« En ce cas, tu te condamnes toi-même. »

Touenn avait pris ce ton supérieur et narquois que Saya détestait par-dessus tout. Elle voulut répliquer, quand le deuxième bipède libéra un Griknot de son piège. Les montres à deux pattes aboyaient des ordres à leurs prisonniers, qui s’exécutaient et s’attaquèrent entre eux. Saya restait ahuris devant cette attitude impensable. Il était vrai que, de nature, les pokémons se battent. Mais c’est toujours pour une bonne raison, et pas parce que c’est une partie de plaisir. Les combats sont censés être cruels et sanglants. Elle demeurait interdite face au comportement des deux pokémons pris au piège, sous l’emprise de leur supérieur.

« J’aimerais tellement leur faire bouffer leur piège, à ces stupides bipèdes. »

« Moi aussi. Mais j’en ai marre de rester ici à les regarder. On s’en va. »

Dans sa précipitation, Saya trébucha sur une buche, qui dégringola de son surplomb pour atterrir là où le combat avait lieu. Elle sentit les bruits s’arrêtés. Prise de panique, elle jeta un bref coup d’œil en bas. Les bipèdes regardèrent d’un air ahurit le Xerneas qui se tenait quelques mètres plus haut qu’eux. L’un deux ordonna à son Roucoups quelque chose que Saya ne comprit pas. Elle regarda l’oiseau s’envoler pour foncer vers elle. Tétanisé de peur, elle n’osait plus bougé. L’oiseau se rapprochait dangereusement, mais impossible pour la femelle de faire le moindre geste.

« Mais t’es stupide ou quoi ? Ils vont t’attraper ! C’est ça que tu veux ?! POUSSE-TOI. »

A ces mots, Saya ressentit une violente secousse, suivit de vertige. Comme la première fois. Touenn venait de prendre procession de son corps ! Elle regardait désormais la scène d’un œil détaché, impuissante. Au dernier moment, elle vit Xerneas –non, Touenn- réceptionner le Roucoups avec ses cornes et le propulser à quelques mètres de là, dans un arbre. Le choc lui fit perdre connaissance. Les Bipèdes criaient, gesticulaient. Un d’eux ordonna à son Griknote d’attaquer. Le pauvre pokémon, bien plus petit que son adversaire, et peureux de recevoir le même sort que son camarade, hésita.

« Observe, Saya, où que tu sois. Et prend-en de la graine. »

Touenn se mit un chanter une complainte qui déchira le ciel, dévoilant l’astre lunaire. Elle utilise une attaque ! Un éclair de lune vint alimenter la puissance de Xerneas. Eblouit, Saya et les bipèdes de masquèrent les yeux. Soudain, une violente secousse ébranla la terre, tellement puissante que même Touenn vacillât. Les monstres hurlèrent à plein poumons. L’attaque était hyper puissante. Saya était à la fois terrorisé et fantasmé par ce que sa double-conscience venait de faire. La lumière disparut peu à peu. Les secousses cessèrent. C’était le bon moment. Saya plongea vers Touenn –enfin, vers elle- et reprit processions de ce qui lui appartenait.

« Avoue, c’était géniale ! »

« Oui… mais… c’était… trop violent. »

Saya était épuisé, comme si l’attaque qu’elle venait de lancer l’avait vidé de son énergie vitale. Et c’était sûrement le cas. Elle fixa le Roucoups sonné d’un air désolé. Celui disparut dans un flux de lumière. Les bipèdes s’enfuirent en hurlant, leu pokémons dans leurs pièges. Ils n’étaient plus près de revenir par ici. Elle jeta un regard vers le ciel. La lune avait disparu. D’un côté, Saya était fière. De l’autre, elle était profondément furieuse contre Touenn.

« Tu aurais pu prévenir ! »

« Si je ne l’avais pas fait, tu serais encore en train de te battre, à l’heure qu’il est. »

« Oui… je… »

Elle inspira profondément.

« Merci. »